par Ivar Noll
Conte philosophique - 264 pages
 
Voici un récit d’anticipation atypique, initiatique et post-apocalyptique. 
Un livre censé être publié en Colombie en 2055 pour raconter comment et pourquoi l’humanité s’est effondrée, sous forme d’un dialogue maître/disciple, au sein d’une tribu ayant survécu sur un haut-plateau inaccessible de Papouasie Nouvelle Guinée. 
Le vieux sage explique à son neveu adolescent comment les humains les plus pervertis et destructeurs, qu’il appelle les mangeurs de feu (les consommateurs d’énergies fossiles), assoiffés de nombres-images (l’argent), ont mené le destin de leur société à l’implosion. 
Les analogies qu’utilise le sage pour expliquer les technologies, le plastique, les notions de commerce, de travail, de réseaux de communication, de marketing, de publicité , de système financier etc, à un jeune qui n’a aucune idée de tout ce qui dépasse la vie simple de leur village tribal, sont astucieuses et délectables. 
 
C’est donc par la maïeutique et par une logique démonstrative inspirée des dialogues platoniciens, que l’auteur mystérieux — pour ne pas dire fictif — nous explique les rouages de la chute de la civilisation capitaliste thermo-industrielle, en poussant l’exercice très loin. Et la postface de l’éditeur (fictif lui aussi) pousse encore plus loin l’analyse, à un niveau clairement philosophique et sociologique. 
 
Un ouvrage fascinant dont on ne sort pas indemne, car il dénonce toute la perversité de notre société avec une rare subtilité, et sans aucune pitié.